Langue propre, langue fourchue?
Salem Zenia
Permettez-moi d’entamer mon intervention par une anecdote populaire. Un père voulait tester son fils pour voir s’il a bien retenu les leçons qu’il lui prodiguait. Un jour il lui demanda d’aller au marché et de lui ramener ce qu’il jugerait, lui, être la chose la plus précieuse ou la chose la plus douce. Le fils, en revenant du marché, lui ramena une langue de bœuf. Très bien mon fils, lui dit-il. Tu trouves que la langue est la chose la plus douce et la plus précieuse. Oui, père! répondit le fils.
Traduire du ou vers le tamazight
Salem Zenia
A vrai dire, même si notre langue, le tamazight, est foncièrement orale, la traduction vers celle-ci est attestée depuis longtemps. Certaines sources historiques font remonter l’existence, en Afrique du Nord, de manuscrits en tamazight au 9ème siècle de notre ère, traitant essentiellement sur les fondements de l’islam. Des adaptations d’oeuvres, importantes pour leurs époques, tel « le Mukhtar » de Khlil, un abrégé de droit malékite très connu, ainsi que le célèbre poème d’Al-Busri « al burda » qui est utilisé même aujourd’hui dans certaines circonstances comme chant funèbre.