Salvador Espriu
« L’air resplendissant »
XXX
L’air resplendissant
s’enracina dans la plainte.
Les ailes du sang
mènent à la clarté.
De la lumière à l’ombre,
de la nuit à la neige,
souffrance, chemin,
paroles, destin,
sur terre, sur l’eau,
par le feu, par le vent.
Je sauve mon nombre
inique dans l’unité.
Au-delà des contraires
je vois l’identité.
Seul, sans message,
délivré du poids
du temps, des espoirs,
des morts,
des souvenirs,
je dis dans le silence
le nom du néant.
Traducido por Mathilde Bensoussan
Salvador Espriu, « L’air resplendissant ». A: Seigneur de l’ombre. Anthologie poétique bilingue. París: Pierre Jean Oswald, 1974, p. 77.