(Paul Celan)
Insondable architecture macroalvéolaire du rêve
Plus que l’âme d’une acerbe architecture
le corps létal de la légère somnolence
J’emporte avec moi la sève noirâtre du scorpion
le hurlement orphelin de son troupeau
Je reviens à vous
eaux
bouemortes
frutargile
vulvefleuve
les ongles fatigués de gratter aux portes
de l’Immobile
Je rentre car la rive est si longue
que le mirage me semble trop court
Comme le masque
qui dans le regard absent de l’aveugle
tremble et pâlit
ciel et fleuve recousus dans ma gorge de suicidé
suture immortelle ou nivarium serti dans la gencive
des tropiques
Mes yeux sont une trombe rouillée
de branchies
Les rapides de la mélancolie glissent
Toi, eau-mère
Qu’elle est sombre et profonde
la tendre étreinte des non nés